La révolution du No Code

La Révolution du No Code

Le No Code arrive à un moment important de l'informatique. Après avoir rendu accessible l'utilisation des ordinateur et internet grâce aux interfaces graphique, le monde informatique se lance dans la mise en place d'interfaces pour rendre la construction d'un internet encore plus riche et plus accessible. C'est ce que l'on appelle le mouvement "no code". Une révolution qui va entraîner des changements profonds dans la manière de concevoir et de créer les applications de demain. Ce sont de nouveaux métiers et de nouvelles compétences qui vont apparaître. Prenez donc un temps d'avance sur ces nouveaux outils.

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Pourquoi la révolution no code arrive t-elle maintenant ?

“No code is eating the world”. Cela pourrait être le titre de la suite du l’article fameux article “Why Software is Eating the World ?” par le fond d’investissement a16z (Andreessen Horowitz).

Dans cet article de 2011, a16z montrait comment toutes les entreprises de software allaient surpasser les business traditionnels avec le développement de leurs sites et applications, et surtout comment ces derniers avaient la capacité de lancer des business incroyables avec des coûts relativement peu élevés. Si cette “prédiction” s’est effectivement bien passée, il y a tout de même une remarque à faire : le software est créé par les développeurs. Ce sont les développeurs qui “eat the world”.

Nous sommes en 2020 et le monde du software a changé. Il est désormais beaucoup plus simple de créer un site web, une application mobile, un chatbot et même un jeu vidéo. “Tout” semble presque automatisable. Vous pouvez par exemple construire une marketplace ou une application mobile via des outils « visuels” sans avoir à coder ! Dès lors, nombre d’entrepreneurs et de développeurs s’emparent de ces outils. On appelle ce mouvement, le mouvement “No Code”.

On s’est attaché à essayer de comprendre pourquoi 2020 est bien l’année qui va voir exploser le no code.

no-code-xerox-gui Graphical User Interface – Xerox

Une rapide histoire du no code.

Nous aurons l’occasion sur nocodestation.com de revenir sur l’histoire du no code, mais pour bien comprendre la révolution en cours, il est important de revenir sur une rapide histoire du no code.

Il n’y a pas de date précise sur « l’apparition du no code ». Comme tout en informatique s’imbrique, on ne peut pas donner un évènement précis à son apparition, mais on pourra se reposer sur des faits. Notamment un fait. Le no code est tout particulièrement lié à la volonté des développeurs et entrepreneurs informatiques de développer des GUI, acronyme de Graphical User Interface

A l’origine (et cela est encore le cas lorsque vous codez), les logiciels étaient exécutés en ligne de commande via un Terminal. Si vous deviez par exemple créer un nouveau dossier il fallait se placer dans un dossier (commande « cd » dans le Terminal) puis taper une commande spécifique (commande « mkdir » dans le Terminal). Puis quelques génies chez Xerox ont commencé à créer « dans leur coin » une GUI capable de simplifier ce process. Le principe était simple : il suffisait grâce à la souris de cliquer sur des icônes représentant des dossiers pour placer un nouveau dossier à l’intérieur si on reprend l’exemple précédant. Le GUI est donc une abstraction de la ligne de commande et simplifiait le processus de gestion. La suite de l’histoire vous la connaissez : Windows et Apple sont apparus sur le marché de la micro-informatique et ont chacun lancé des ordinateurs munis de GUI. Tout cela à mené à une explosion de la micro informatique auprès des particuliers. Enfin il n’y avait plus besoin d’être un développeur pour utiliser un ordinateur, mais tout un chacun pouvait utiliser un ordinateur sous réserve d’une petite formation. De là, l’informatique s’est propagé dans tous les pans de l’industrie jusqu’à se rendre totalement indispensable à l’heure actuelle. Pour ce qui est des smartphones, il a fallu également inventer une GUI. Apple a travaillé sur une interface graphique (d’ailleurs empruntée à un autre groupe de chercheur étranger à Apple…) et ils ont fait explosé au même titre que la micro-informatique l’utilisation du smartphone. Par conséquent, sans GUI pas d’utilisation de l’outil à moins d’être développeur. 

no-code-wordPress

Toutefois, si on peut aujourd’hui accéder facilement aux sites internet ou aux applications mobiles, il n’en demeure pas moins que si vous n’êtes pas développeur vous ne pourrez aller bien loin pour créer des produits tech. Il vous faut apprendre à développer ! Si vous avez bien remarqué, les GUI nous ont permis d’utiliser de manière plus simple les ordinateur et les logiciels. Toutefois, il ne nous ont pas encore permis de « faire », de « créer » facilement des logiciels. Et c’est exactement là que commence le mouvement « no code » ! Ce dernier a pour objectif de créer une GUI pour les sites web, les applications mobile, les chatbots, les jeu vidéos… Bref tout ce qui est ressemble au code doit pouvoir faire l’objet d’une interface graphique afin de simplifier la création de ces produits numériques. Le plus célèbre d’entre eux d’un point de vue historique est probablement WordPress en 2003 qui propose de créer un blog facilement sans avoir à coder ce dernier. A l’heure actuelle, selon Wikipédia, WordPress équipe 34% des sites internet du monde. On ne peut donc nier l’apport de ce dernier à Internet tellement sa facilité de gestion a permis de contribuer au développement des sites web. Si vous ne connaissez aucune ligne de code, WordPress peut vous permettre de créer un blog, un site vitrine, une plateforme… Mais 2003, c’est très loin dans un domaine comme internet qui subit des évolution quasiment journaliers ! 

« The Rise of No Code »

Toutefois, pourquoi assiste aujourd’hui t-on à ce que Ryan Hoover, le fondateur de ProductHunt, bien connu des entrepreneurs, appelle « The Rise of No Code » ? On peut essayer d’y voir au moins 4 facteurs :

L’amélioration des GUI no code avec plus de fonctionnalités

WordPress a définitivement lancé le no code auprès des non développeurs rendant facile la mise en place et l’utilisation des sites web. Son caractère open source a également contribué à fait exploser le nombre de sites web. Gratuit et disponible pour tous, voici une recette gagnante sur le web. Toutefois, pour qui aura essayé de travailler sur WordPress pour lancer un site, même basique, il vous faut une certaine connaissance des serveurs, des bases de données, du HTML, du CSS, ou encore de l’optimisation de vos services. Rien de très abordable facilement pour un non-développeur qui n’a pas un peu de temps devant lui.
Ce qui change à l’heure actuelle, c’est l’explosion des services qui tendent à réduire ces tâches pénibles pour les non codeurs. Des services comme Wix, Squarespace, puis aujourd’hui Webflow ou encore Bubble permettent la mise en place de sites web de très grande qualité en vous permettant de ne plus vous soucier de la gestion serveur (moyennant finance) et donc de grossir très rapidement si votre service à du succès. Nous aurons l’occasion de revenir sur tous ces services, mais ils permettent de créer via une GUI très bien pensée des sites robustes en back, très bien optimisés en front et avec la possibilité d’utiliser des API tierces.

Le manque de développeurs

C’est probablement une raison qui pourrait suffire à elle seule : aujourd’hui nous manquons de développeurs. Nos écoles n’en produisent pas assez et malgré les bons bootcamps il s’avère que le nombre de développeurs disponibles sur le marché par rapport au besoins est encore trop faible. Quelle pourrait être la solution ? Le No Code bien sûr ! Il y a probablement un très large panel d’applications à l’heure actuelle qui pourraient être lancées via des outils no code. Si pour l’heure, les solutions présentes sur le marché commencent à peine à émerger pour créer des applications complexes, le domaine du no code pourrait être à même de soulager un grand nombre d’entreprises dans leur recherche de développeurs. A l’heure actuelle, un Product Manager ou un chef de projet digital pourrait, très bien créer une application avec des outils no code sans avoir besoin de développeur. Cela coûterait bien moins cher et surtout le projet pourrait aller beaucoup plus vite. Nous reviendrons sur ce sujet, mais le no code est assurément une réponse à ce type de problématique et place notamment les UX/UI designers en première ligne. 

« API first »

Qui n’a jamais entendu la chose suivante lors du lancement d’un projet digital : « il me faut un front qui fait appel à telle API, puis un back office avec telles fonctionnalités et la possibilité de créer des comptes pour chacun de mes clients ». A bien y regarder si projets peuvent se différencier, les concepts derrière les fonctionnalités demandées lors du démarrage d’un projet sont bien souvent les mêmes : un front avec des animations, un CMS pour gérer les contenu, un back office administrateur / client, un appel d’API externe, la création d’une API interne, une authentification… Bref tous ces besoins ont déjà été codés des dizaines de millions de fois par des développeurs. Si bien évidemment il peut y avoir des spécificités, dans les grandes lignes les projets web se ressemblent dans leur fonctionnalités. Pourquoi donc les recoder encore et encore ?

C’est la raison pour laquelle les développeurs ont créé des GUI ainsi que des API avec pour objectif de se simplifier le travail, de gagner en efficacité et en productivité. Pourquoi recoder une application de paiement alors qu’il existe déjà une API dédiée et robuste avec Stripe ? Le no code à l’heure actuelle n’exclu pas les développeurs ! Bien au contraire, il leur facilite 80% de leur travail en leur permettant de travailler sur les 20% d’une fonctionnalité particulière qu’ils n’ont encore jamais codé et qui n’est pas (encore) développé. Encore une fois, cela est une question de temps : arrivera une époque où nous seront tous capable de tout faire en no code. Mais nous n’en sommes pas encore là …

« The Rise of Entrepreneurs »

Nous sommes dans une société d’entrepreneurs. Nous ne l’avons pas toujours été, mais cela semble de plus en plus vrai aujourd’hui. Si tout le monde ne finira pas entrepreneur (heureusement…), nous avons tous aujourd’hui la possibilité de le devenir. Une frange des entrepreneurs fait beaucoup parler d’elle c’est notamment les entrepreneurs dans le digital. Ceux qui souhaitent créer des Saas, des marketplaces, vendre en ligne, faire des formations… Et s’il y a encore quelques années la moindre idée un peu complexe semblait impossible à démarrer sans l’aide d’un développeur, l’idée qu’un entrepreneur puisse aujourd’hui créer sa marketplace seul n’est plus aussi saugrenu. Si pour l’heure encore bon nombre d’entrepreneurs et de sociétés ignorent encore ce mouvement « no code » qui leur permettrait de lancer leur idée, il y a fort à penser que les prochaines années vont complètement changer la donne en la matière. C’est en tout cas l’objectif que nous nous fixons avec No Code Station : éduquer le maximum de personnes au No Code !

Comment profiter de cette révolution no code ? « Everyone is a maker »

En ce qui concerne le no code, les américains parlent de « citizenship empowerment« . En d’autres termes, ils voient dans les outils no code la possibilité pour chacun de créer des produits digitaux pour lancer de nouvelles initiatives, rassembler des communautés, créer de nouveaux projets… Chez No Code Station on croit dur comme fer aux outils no code et nous voulons faire parti de cette révolution en vous formant à devenir un « maker ». Voici 3 initiatives à faire pour démarrer dans ce nouveau mouvement.

Deviens un « Maker » !

Tout d’abord si on avait un seul commandement à te faire, il serait le suivant : « Deviens un Maker ». Le « maker » c’est celui qui aime prototyper ses idées et les mettre en forme. Il sait que rien n’est parfait, mais ce n’est pas le plus important. L’idée est surtout de pouvoir valider un concept et potentiellement d’obtenir de la traction avec son premier produit. Le plus important est de prendre du plaisir dans la construction de projets / produits. Pour progresser en tant que « maker » ne ratez pas l’occasion de lancer des projets no code. C’est ce qui vous fera progresser et potentiellement qui vous mènera vers des aventures entrepreneuriales passionnantes !

Forme-toi au no code !

Pour profiter de cette révolution no code, tu dois également te former au outils no code. Ils sont certes très nombreux (Webflow, Bubble, Airtable, Strikingly, Carrd, Zapier, Integromat…) et tu ne pourras être un expert dans chaque. Toutefois, si tu es déjà utilisateur d’outils no code tu remarqueras qu’il existe des « patterns », c’est-à-dire des manières de créer son application qui se retrouvent bien souvent dans tous ces produits. Si tu connais un peu Photoshop cela te sera par exemple plus facilement de comprendre Figma voire Webflow avec ses notions d’héritage. Essaye de te familiariser avec quelques outils. A l’heure actuelle, il n’y a aucun grand gagnant sur le no code, mais une belle diversité d’outils qui ont leurs avantages et leurs inconvénients. Après avoir maîtrisé un ou deux outils, tu seras beaucoup plus à l’aise. La courbe d’apprentissage pour les prochains sera beaucoup plus simple et plus rapide. C’est comme pour le code finalement… Pour résumer, forme-toi aux outils no code et forme-toi également à la culture web (bases de données, API, front, back…) et continue d’apprendre ces outils (voire développe-en et améliore les).

Eduque ton entourage au no code et aide les à monter leurs projets !

Pour terminer si on avait une dernière recommandation, ça serait la suivante : éduque ton entourage à ces différents outils ! Chaque personne de ton entourage peut avoir une idée qui nécessite des outils no code. Vous pourrez trouver du no code dans tous les pans de la société que cela soit d’un point de vue professionnel comme personnel.

Professionnel d’abord. Que vous soyez un petite TPE qui a besoin de numérique pour gérer son business ou encore une très grande entreprise qui souhaite accélérer le changement, le no code est une excellente solution. Dans le premier cas, c’est une bonne manière de réduire vos coûts de mise en place d’un produit numérique et de le tester. Dans le second cas c’est un superbe moyen pour soulager les équipes IT et de motiver les équipes en place afin qu’ils puissent mettre en place « leur propre produit ».

Personnel ensuite. Oui, le no code n’est pas seulement à destination des professionnels. Il a tout à fait sa place pour des applications du quotidien entre amis ou en famille. Plus largement, le no code c’est la possibilité de prendre en main pour soi les outils numériques de manière beaucoup plus simple et par conséquent de retrouver un certain pouvoir face aux technologies qu’on ne maîtrisait pas. Eduquer son entourage aux outils no code c’est leur donner la possibilité de s’émanciper des grosses applications pour personnaliser leurs usages et de retrouver confiance envers les technologies qui nous entourent.

Cela ne fait que commencer. Alors on la fait cette révolution no code ? 🛠️🚀peut essayer

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